Achats de logiciels par l'État

Oui elle est interdite, comme beaucoup de choses mais les amendes sont tellement ridicules (très loin du montant des impôts dont elles devraient normalement s’acquitter :wink:) que les sociétés préfèrent payer ces amendes.
Source Wikipédia: Chiffres d’affaire de Microsoft pour 2013 : 77,85 milliards de dollars pour 117 000 employés dans le monde (dont beaucoup en Inde) … soit un CA de plus de 600.000 dollars par employé et un bénéfice estimé à plus de 150.000 dollars par employé **! Alors les amendes de 100.000 euros , vous m’avez compris.

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Dans une conférence au Paris Open Source Summit de novembre 2015, Hervé Le Du, du service des achats de l’État (SAE) évoque les montants suivants :

2 milliards € de dépenses annuelles dans les technologies de l’information (IT en anglais), dont :

  • environ 200 millions € sur les logiciels éditeurs que ce soit en dépenses de licences ou en dépenses de maintenance
  • à peu près 700 millions € sur les prestations informatiques

La vidéo de la conférence :

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Chez nous les ingénieurs ne coûtent que 75 ke par an (coût patronal) et télé-travaillent (et je pense être mieux payé que la moyenne des ingénieurs informatiques de l’état), je pense qu’il vaut mieux que l’état paye des SS2L spécialisé dans l’administration et les collectivités plutôt que d’embaucher 250 ingénieurs-fonctionnaires mais bon je prêche pour ma paroisse :smile:

bdauvergne, je te rassure. J’ai indiqué le chiffre de 150ke/an (au plus) pour être sur de ne pas me planter et dans ce chiffre, j’ai bien sûr compris le poste de travail (immobilier, mobilier, outil de travail, fluides, etc …). Personnellement, je suis IR1, 30ans de services, et si on ne compte pas mon poste, je coûte également aux environs de 75Ke /an (cout patronal), donc effectivement tu es mieux payé que la moyenne des ingés de l’état. Je ne suis pas sûr que le télé-travail augmente la productivité (au contraire), elle reporte surtout les coûts du poste sur le personnel. Je ne suis pas contre si le personnel reçoit une « indemnité de poste », mais à mon avis la productivité s’en ressent (j’ai essayé personnellement , j’ai jamais pu, à la maison j’ai tendance à glander, ça manque d’émulation :kissing_smiling_eyes:)
Je ne suis pas contre non plus l’usage des SS2L à condition d’avoir un contrôle effectif et collégial sur leur travail. Trop de boites privées profitent un peu sur le dos du mammouth. Il n’y a qu’à voir les prix et services pratiqués par les entreprises du BTP ou les scandales de certains PPE! Et ce ne sont pas les salariés qui sont en cause.

a priori, tout le monde (SAE, site assemblée) semble s’accorder entre 200 et 300 millions d’euros par an (acquisition & maintenance). mais combien de licences achetées qui sont non utilisées ou sous utilisées ? faisons une hypothèse probablement basse : 10% des licences sont inutilisées (mauvaises gestions des départs, achats excessifs, etc.). l’Etat pourrait économiser entre 20 et 30 millions d’euros par an… la DINSIC pourrait assurer un rôle interministériel pour une meilleure gestion du patrimoine des actifs logiciels acquis par l’Etat, en commençant par les plus importants fournisseurs : Microsoft, Oracle, SAP (j’en oublie…). car il est illusoire de penser que l’on peut renoncer aux produits de ces éditeurs (rapidement).

Il ne s’agit pas de renoncer à ces éditeurs, il s’agit de limiter leur usage aux cas spécifiques.
Par exemple je pense que plus de 90% des postes sous windows peuvent être remplacer par des postes sous système libre. Il me semble que dans les écoles et dans les armées tous les postes devraient (pour des raisons évidente de souveraineté nationale) être remplacer par des systèmes libres.
Il est possible de faire, dans tous les ministères, ce qu’à fait la gendarmerie. C’est à dire dans un premier temps remplacer les suites bureautiques et les navigateurs propriétaires par des outils libres. Puis quelques années plus tard, supprimer complétement les OS propriétaires.
Ce serait un signal fort pour montrer à l’ensemble des acteurs que nous avons l’intension de reprendre le contrôle sur notre système d’information.
Pour toutes les autres applications, il faut voir au cas par cas. Il existe de nombreuses techniques utilisée par les éditeurs pour rendre captif le client, il s’agit d’identifier clairement la technique utilisée et soit trouver les moyens de « désintoxiquer » le client, soit interdire réellement l’usage de cette technique (la vente forcée de l’OS avec la machine étant le cas le plus évident d’intoxication de masse).

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Je suis d’accord sur le fait de limiter l’usage aux cas spécifiques. Je dirais plutôt qu’il faut trouver un équilibre entre logiciels libres et logiciels sous licence au sein de chaque ministère.

Et comment définissez vous cet équilibre ?

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Ça c’est effectivement un BIG problème !
Il en est de même avec les matériels donc certain peuvent avoir des « backdoor »

Et bien sur on peut rattacher la même problématique à l’éducation nationale, limité à microsoft qui par contre ne fait pas silence de ses ambitions à quelque part devenir le formateur de la planète a travers aussi des programmes destinés a formater selon ses principes !

Le tout alors que paradoxalement il est question de soutenir un OS souverain qui lui oublie les logiciels et les matériels !

Pour conclure, l’achat est une chose, les usages en sont une autre !
L’état ne devrait il pas être une locomotive pour un numérique d’avenir au lieu d’être seulement un suiveur ?
Dans ce cas c’est à l’état d’innover aussi dans ses usages !

Et si on veux en passer par la, l’état, notamment a travers l’éducation nationale et enseignement supérieur à pourtant tous les moyens humains même avec des élèves de faire développer un numérique d’avant garde, qui fournirait déjà les propres besoins de l’état. Ça permettrait aussi de faire se développer un champion international d’avant garde capable de fournir les outils pour les usages d’avant garde de tous ! Français, Européens, etc !

Mais l’état et le logiciel libre français sont ils vraiment capable d’entendre d’autres voix / voies comme celle du Web3D++ et ses stratégies de développements et d’usages ?

Pour le moment, rien n’est moins sur et tout le monde se contentent de petit chiffres de quelques achats de Libre par l’état ! Il va aussi de soit que les entreprises du libre dispersées, la tête dans le guidon ont bien du mal à s’ouvrir à d’autres … paradigmes !
Il serait temps que ça change !

Pourquoi faudrait il trouver un équilibre de licence ?
Les besoins sont

  • achats les moins chers,
  • Achat a des structures qui ni ne trichent ni n’évadent fiscalement
  • outils non intrusif
  • outils que l’on peux modifier
  • etc
  • outils qui permettent de créer de l’emploi et des richesses en France et Europe

Le véritable équilibre n’est il pas déjà ailleurs que se soucier d’éditeurs quels qu’ils soient mais de se préoccuper des outils en eux même ? et des usages …

J’évoquais précédemment un besoin d’équilibre, c’est à dire de pouvoir acquérir/maintenir des licences d’éditeurs, tout en incitant l’usage des logiciels libres. Je ne pense pas qu’une position dogmatique puisse être définitive pour tous les usages de l’administration.

Par ailleurs, il faut probablement poursuivre les efforts déjà entrepris auprès des acheteurs publics pour les inciter à recourir plus fortement aux logiciels libres.

Enfin, certains ministères ajoutent déjà des clauses de responsabilités sociétales ou environnementales dans les critères d’évaluation dans les appels d’offre. Cela vise à acheter non pas au moins disant, mais au mieux disant (meilleur rapport qualité/prix).

Donc en résumé :

  • Former/informer les acheteurs publics sur l’offre des logiciels libres
  • Mettre en place une gestion interministérielle des actifs logiciels acquis par l’Etat afin d’économiser 10% (atteignable?) des coûts réccurents annuels pour l’acquisition ou la maintenance des licences
  • Ajouter/systématiser dans les appels d’offre de l’Etat des clauses de responsabilités sociétales et/ou environnementales

entre logiciels libres et logiciels sous licence

logiciels libres ne veut pas dire logiciels sans licence. Bien au contraire !!
Un logiciel libre a une licence, elle est juste plus permissive que les licences des logiciels privateurs.

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Pour répondre mais aussi ouvrir le sujet plus directement sur la vision italienne de l’achat j’ai ouvert un autre sujet (en fait je voulais faire un sujet lié, mais oups!) Equilibre de l’achat public logiciel… la voie italienne

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Pour être un peu plus précis (et certainement un peu pédant), les logiciels libres ont des licences qui pour certaines sont très permissives (typiquement, BSD ou MIT) et d’autres (GPL) qui au contraire imposent des contraintes sur la conservation des libertés des utilisateurs vis-à-vis du code et des données. Les deux ont leurs avantages et inconvénients respectifs, même s’il est clair que les licences de type copyleft ont l’avantage de forcer et conserver l’ouverture du code.

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Il existe une catégorie de logiciels libres et sans licence, ceux dans le domaine public.

La « DSI de l’État/ETALAB/DINSIC » peut aussi conserver une partie des ingénieurs pour créer et gérer des « forges » publiques de logiciels libres (et non open source).

J’ose à peine imagine si une forge logicielle entretenue, animée et contrôlée par l’Education Nationale, l’Enseignement Supérieur et/ou La Recherche laissaient les élèves, étudiants, enseignants et chercheurs concevoir ou améliorer des logiciels librement. Quelle puissance de feu ce serait pour devenir rapidement un champion du logiciel mondial ! Vivement que ce projet naisse un jour.

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Pas forcément piloté par l’éduc :wink: mais pas l’association qui propose … et pas que coté logiciels mais aussi matériels

Pour que ce projet vive il lui faut des soutiens … et les collectivités territoriales peuvent êtres de la partie aussi :wink:

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Bonjour

La transcription de cette conférence de M. Le Dû est publiée sur le site de l’April, ici.

Bonne lecture

La version 2 du RGI (référentiel général d’interopérabilité) dont nous attendons avec impatience la publication par décret (?) devrait nous aider dans ce domaine. (maintenant que notre gouvernement a fait validé la légalité du rgi par l’Europe [fin de prériode de statu quo le 3/03 http://ec.europa.eu/growth/tools-databases/tris/fr/search/?trisaction=search.detail&year=2015&num=674 ])
Je pense que le RGI V2 méritera un topic à part entière dans ce forum.
fa

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