Collectivités territoriales : mutualisation et logiciel libre en Belgique/Wallonie

A l’occasion d’un partage d’expérience avec e-Wallonie-Bruxelles simplification, nous avons passé en revue divers projets de nos administrations respectives autour de la simplification et de l’administration numérique. Au chapitre du logiciel libre, les wallons ont évoqué l’Intercommunale de Mutualisation Informatique et Organisationnelle (IMIO) qui a pour vocation de :

  • Produire des logiciels Open source répondant aux besoins des pouvoirs locaux
  • Acheter des solutions propriétaires en centrale d’achat
  • Formaliser les processus de travail des pouvoirs locaux

La liste des produits disponibles peut être visualisée ici : http://www.imio.be/produits.

Cette structure résulte de la volonté du ministre des Pouvoirs Locaux de mettre en place une structure unique afin de promouvoir et coordonner la mutualisation de solutions organisationnelles et de
produits et services informatiques pour les pouvoirs locaux de Wallonie de manière coordonnée avec les instances en charge de ces matières au niveau régional wallon (Easi-wal et DTIC).

Cette expérience de mutualisation peut être intéressante pour l’administration française.

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J’ai commis une erreur dans mon commentaire initial : la liste est à jour mais le nom des briques utilisées n’est pas toujours cité.

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Il me semble qu’en Wallonie, comme en France, on mélange LIBRE et OPEN SOURCE

Quelque part aussi sur http://www.imio.be/presentation :
« Produire des logiciels Open source répondant aux besoins des pouvoirs locaux (démarche souscrivant à la déclaration de politique générale du Gouvernement wallon en matière d’utilisation des Logiciels Libres). »

Oui, c’est effectivement le cas. Il faut avouer que la distinction n’est pas toujours aisée. Notez que ni le libre, ni l’open source ne figurent dans la dernière déclaration de politique générale du Gouvernement Wallon (2014-2019). Les logiciels conçus par IMIO adoptent plutôt la démarche « libre », notamment parce qu’elle assure la continuité des communautés libres CommunesPlone (2005) et PloneGov (2007). En général, la licence GPLv2 (que nous utilisons), l’adoption des 4 libertés et l’écosystème ouvert vont également dans le sens d’une démarche « logiciel libre ». Pour information, la première forge utilisée par CommunesPlone en 2005 était celle de l’Adullact !

Les logiciels libres dont vous faites la promotion sont forcément développés par les administrations ? ou peuvent-ils être des logiciels libres déjà disponibles et dans ce cas faire la promotion des « meilleures pratiques », organiser des retours d’expériences, …

Merci d’avance de votre réponse
Christopher Potter

L’adoption des 4 libertés et l’écosystème ouvert est une partie que l’OPEN SOURCE a emprunté au logiciel LIBRE mais c’est la notion de propriété qui reste à distinguer. Bien que les 4 libertés sont souvent entravées par quelques subtilités du langage juridique c’est surtout la notion de copyleft / copyright qui est la différence majeure entre les deux mondes. Le « copyleft fort » donne le vrai caractère LIBRE de ce mode de production. Le « copyleft faible » permet de donner des attributs du LIBRE tout en étant révocables à tout moment.

Non. Le CMS Plone, utilisé comme base pour quelques applications métier est plutôt utilisé par le secteur privé. Nous intégrons la suite LibreOffice (aussi en mode « cloud ») et nous proposons un meilleur support sur Firefox. L’environnement système est également libre (Ubuntu, Apache, Puppet, Jenkins, Docker, …). Néanmoins, nous campagnes de promotion ne visent (actuellement) que les logiciels spécifiques aux problématiques d’e-gouvernement.
Toutefois, notre démarche dépasse de loin les aspects de sensibilisation et de promotion du logiciel libre. Pour des raisons de continuité de service, d’autonomie, d’adaptabilité, etc … nous désirons maîtriser les outils que nous diffusons aux Pouvoirs locaux. Pour chaque projet nous devons nous assurer qu’il existe un écosystème « durable » avec un partenariat public - privé et un réseau de contributeurs. Nous avons une équipe interne qui valide la démarche qualité (industrialisation, tests, …) et participe aux activités communautaires (sprints, pair programming, …). C’est une démarche assez lourde (on ne peut maîtriser toutes les technologies et nos ressources sont limitées), mais elle permet d’offrir un service optimal à l’utilisateur final.

Le titre du thème est ambigu et prête à confusion.
Il s’agit plus de mutualisation de besoins et apport de solutions utilisant des logiciels libres. On ne voit pas dans quelle mesure, il y a une contribution aux communautés du logiciel libre.
La vocation énoncée « Produire des logiciels Open source » ne correspond qu’au principe d’usage => c’est du Freeware.

Il faudrait être plus précis dans le titre du thème et reprendre les mots du site IMIO : Mutualisation par les logiciels libres.

L’IMIO est assimilable à une ESN (entreprise de prestations de service numérique) interne à une administration. Des exemples de structure organisationnelle similaires existent à travers le monde : comme le CSPQ (Canada), …

Les principes de mutualisation existent et sont concrétisés pour les administrations françaises de manière différente, mais, surtout avec une demande de prise en compte de retours de contribution auprès de l’écosystème du logiciel libre.

Pour moi, cette expérience n’est pas un exemple à donner : elle défavorise les éditeurs du libre vis à vis des pouvoirs locaux, en mettant un acteur au milieu qui profite de l’open source et qui n’y contribue pas.

et il est important de le rappeler.
Merci
Tout comme le risque évoqué par @antoine.cao (il faut être particulièrement attentif, aussi ce sont des femmes et hommes [politiques])
Le plus important (pour moi) sur ce sujet :

  • la mutualisation de la demande (et il faut se parler pour ça)
  • 1€ d’argent public c’est 1€ de code publié (avec les bonnes licences)

fa

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Entièrement d’accord avec le post d’Antoine.cao. A la fois on ne peut pas leur reprocher d’utiliser des solutions open source pour construire leur SI.
La question est de savoir comment cette structure Wallonne compte contribuer à la pérennisation des briques open source qu’elle utilise. Cette réflexion de fond se posera à elle quand les développeurs « maison » partiront et qu’elle se retrouvera avec du code spécifique non évolutif et non maintenable.

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Votre réflexion est fort intéressante et j’y souscris totalement. Néanmoins, Il y a maintenant plus de 12 ans que nous apportons des ressources sous différentes formes à une communauté libre, gérée par une fondation. Il y a bien mutualisation de ressources, notamment financières afin de financer le développement de logiciels libres pour les villes et communes (un même développement ne peut être financé plusieurs fois). Certains composants « génériques » sont récupérés par la communauté, d’autres sont trop spécifiques aux Pouvoirs locaux. Tous sont néanmoins publiés sur Github.

Toutefois, il ne s’agit pas que l’apport sous forme de code source : rédiger la documentation, tester le code, pousser les Pouvoirs publics à participer à cet écosystème sont également utiles à ces communautés.
Nos apports en code source, sont conçus sur base de la méthodologie adoptée par la communauté et sont soit sur le dépôt de la communauté, soit sur le notre (https://github.com/IMIO). L’approche modulaire permet la réutilisation aisée de composants.