L’idéal pour un utilisateur est un logiciel :
- adapté ou adaptable à son besoin
- complet et sans bogue
- ergonomique
- documenté
- gratuit
- sécurisé
- bénéficiant d’un support efficace et d’une large communauté d’utilisateurs s’entraidant à résoudre les problèmes
- développé par une grande équipe de développeurs, parfaitement organisée et répartie dans différentes structures
- totalement interopérable avec les autres logiciels et services
- sur lequel il dispose de nombreuses compétences internes facilement mobilisables
- et dont l’ensemble du process de développement, de mise à jour et de distribution est ouvert
En théorie, le logiciel parfait est donc libre, car étudiable, modifiable et redistribuable à volonté. Mais la licence ne fait pas tout ! Et en pratique, même parmi les logiciels libres, bien rares sont ceux vérifiant tous les critères énumérés ci-dessus : l’open source a aussi ses casseroles, ses impasses et ses zones d’ombre.
Il existe, en réalité, tout un continuum entre un logiciel inachevé, fonctionnant par miracle, non maintenu, livré sans documentation ni code source, et un logiciel ergonomique, complètement fini, parfaitement codé, au développement totalement ouvert et bénéficiant du support de communautés et d’entreprises bienveillantes et vivant de l’air du temps.
L’État peut (ou non) afficher une politique volontariste vis à vis du logiciel libre. Cela relève des choix de société. Mais dans tous les cas, les besoins du secteur public sont clairs : pour maîtriser au mieux ses systèmes d’information, il lui faut disposer des meilleurs logiciels aux process les plus ouverts.
Et sauf à faire du jour au lendemain table rase de l’infrastructure existante, il est nécessaire en permanence de composer avec des sédimentations de logiciels plus ou moins libres, plus ou moins développés en interne, plus ou moins obsolètes, plus ou moins adaptés, pour les faire évoluer petit à petit vers plus d’ouverture et une meilleure qualité.
Pour cela, nous devons objectiver les choix de logiciels, inciter l’ensemble des acteurs, libristes ou non, à évoluer vers une ouverture progressive des process, les aider à se rencontrer, à travailler tantôt ensemble, tantôt en concurrence, à améliorer leur interopérabilité et ainsi faire monter en qualité l’ensemble de l’écosystème.
C’est aussi cela un gouvernement ouvert.