Dépasser l'opposition entre logiciels libres et logiciels propriétaires

Vous avez raison, l’absence dans le catalogue de la FSF, n’indique pas qu’un logiciel n’est pas libre.
Néanmoins, les logiciels les plus répandus sont tous là parmi les 15 725 logiciels libres référencés par la FSF (cf. http://directory.fsf.org/wiki/Main_Page). Par exemple si vous cherchez Firefox qui est répandu, vous constaterez que la recherche vous indique comme résultat IceCat et non Mozilla Firefox car IceCat est un fork LIBRE de Mozilla Firefox. Ce n’est pas parce qu’il ne connait pas Mozilla Firefox ; c’est parce qu’il n’est pas vraiment LIBRE. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre sur le site de l’équipe du projet IceCat pour comprendre leur motivation à proposer une alternative LIBRE à Mozilla Firefox https://www.gnu.org/software/gnuzilla/

Il y a forcement des logiciels qui ne sont pas encore référencés, notamment le votre « Lasso ». Justement, sur le même lien que vous avez signalé, sur le menu de gauche vous avez la possibilité de proposer votre production. Évidemment c’est à vous de proposer votre logiciel à ce répertoire. Les membres de la FSF ne scannent pas tout l’internet à la recherche d’une production LIBRE. Voici l’accès direct : http://directory.fsf.org/wiki/Form:Entry

C’est bien pour cela que j’avais précisé Oracle. Oracle a pris le contrôle d’OpenOffice. Le mode de production d’Oracle envers OpenOffice était clairement OPEN SOURCE (sous Apache les choses sont plus confuses puisque ALv2 se dit clairement LIBRE). Il y a eu un conflit d’intérêt entre la communauté OpenOffice sous l’ère Oracle à tel point qu’une partie de ses membres ont lancés LibreOffice. A la suite d’un mouvement de contestation et surtout d’une fuite vers LibreOffice,Oracle a donné le contrôle à IBM puis à la Fondation Apache.

Oracle a donné le contrôle à la Fondation Apache et non GNU. Regardez les sponsors de cette fondation http://www.apache.org/foundation/thanks.html et les tarifs des donateurs pour apparaitre sur les bienfaiteurs en « Platinum », « Gold », « Silver » ou « Bronze » http://www.apache.org/foundation/sponsorship.html
Ne constatez vous pas qu’il n’y a que des grands éditeurs ou des acteurs de l’OPEN SOURCE ?

Évidemment, il n’y a pas d’opposition entre logiciel propriétaires et logiciels libre. La licence Apache ALv2 se dit LIBRE et reconnue par la FSF. Néanmoins je me pose la question d’acteurs propriétaires (FERMÉ et OPEN SOURCE) dans une volonté de reconnaissance comme acteurs du LIBRE. Je pense que les membres des comités de validation Apache sont influencés par les acteurs propriétaires financeurs.

Justement la multiplicité des licences qui se veulent LIBRE est néfaste à l’essor du LIBRE. Sans compter la quantité de licences OPEN SOURCE, on voit bien que l’utilisateur d’une application ne sait pas vraiment en quoi des logiciels libres peuvent s’opposer aux logiciels propriétaires, s’il y a une opposition.

Y-a t’il une opposition ?

Lorsque l’on voit ces quantités de licences, il y a un problème qui semble ne jamais se résoudre puisque sinon il s’arrêterait. D’un coté le LIBRE est essentiellement fondé sur 4 libertés totales et de l’autre ces 4 libertés sont reprises mais souvent amoindries au détour d’une ou plusieurs subtilités. Lorsque l’on parcourt le lien que vous signalez, pour chaque licence, il y a une explication du problème rencontré par les équipes de la FSF.

Pourquoi ?

Si l’on prend le projet OpenOffice qui a donné LibreOffice on voit qu’il y a une opposition
http://www.gnomelibre.fr/2015/08/la-fondation-apache-doit-elle-reconnaitre-lechec-dopenoffice/
Le constat est que OpenOffice (sous fondation Apache ALv2 dite libre) est moribond et que LibreOffice (sous licence libre GNU LGPL 3) est très actif. Le mode de production OPEN SOURCE soumet peut-être des décisions qui vont à l’encontre des développeurs et des utilisateurs de la communauté qui veulent se désengager. Le mode de production LIBRE rassure peut être les développeurs et les utilisateurs qui s’engagent plus volontiers. Les projets sélectionnés par les comités Apaches fonctionnent sur un mode OPEN SOURCE c’est à dire au bon vouloir des propriétaires Apache. Une fois sélectionnés le projet porte le sceau ALv2 qui le rend LIBRE en apparence.
Bien entendu le conflit d’intérêts entre OpenOffice et LibreOffice est le plus emblématique et à lui seul ne saurait s’imposer comme une règle ou la justification d’une opposition. Y a t(il d’autres oppositions ? MySql et MariaDB quasiment identique à OpenOffice/LibreOffice. OpenERP v5 LIBRE et prometteur, puis devenu OPEN SOURCE en v6 (la partie LIBRE trop buggée nécessite la partie payante pour fonctionner) moribond puis carrement FERMÉ en v7 et enterré, renommé en ODOO pour la v8. En connaissez vous d’autres ?

En particulier pour la Fondation Apache,un article propose une question intéressante sur des constats actuels de la fondation « La Fondation Apache, la SPA de l’open source ? » http://philippe.scoffoni.net/fondation-apache-spa-open-source/

De l’aveux même des développeurs d’IceCat:

While the Firefox source code from the Mozilla project is free software, they distribute and recommend non-free software as plug-ins and addons.

Donc Firefox est LIBRE pour reprendre votre graphie :). Ce genre de projet ne sert pas la cause du libre, c’est juste un procès d’intentions à la fondation Mozilla parce qu’ils ne condamnent pas les plugins propriétaires, mais c’est leur droit et ça ne rend pas le logiciel moins libre.

Il y a beaucoup de licences parce qu’il y a trop de services juridiques, ce n’est pas un problème de la communauté. De fait la grande majorité des licences issues des communautés (MIT, BSD, GPL, Python, Artistic) ne posent pas de problème entre elles (à part le copyleft mais ça gêne uniquement les gens qui veulent propriétariser un code, pas les auteurs de logiciels sous licence libre). Les licences qui posent problème ont généralement pour origine une entreprise, et c’est à dessein. Mais c’est leur problème pas le notre, si Sun a inventé la CDDL pour ne pas voir les joyaux d’OpenSolaris copiés dans Linux et bien ainsi soit-il, ils auraient pu aussi ne jamais libérer le code.

Maintenant la FSF n’est pas infaillible elle se pose aussi des questions assez inutiles:

La licence de JSON (#JSON)

C’est la licence de l’implémentation d’origine du format JSON pour l’échange
de données. Cette licence se base sur la licence Expat, mais y rajoute une
clause stipulant : « le logiciel sera utilisé pour le Bien, non pour le
Mal ». C’est une restriction sur l’usage, c’est donc en conflit avec la
liberté 0. Il est probablement impossible de forcer son application, mais
nous ne pouvons en présumer. Donc, cette licence n’est pas libre.

L’extrait que vous citez vient de http://www.gnu.org/licenses/license-list.fr.html
Cet extrait explique en quoi cette licence NON LIBRE pose un problème avec la première liberté (liberté « 0 »).
Même si ce n’est pas forcement clair pour tout le monde, on trouve plus de détail ici : http://dascritch.net/post/2014/01/07/Json-ou-l-histoire-d-une-licence-presque-libre

Extrait : "même les linux qui gèrent des drones de combat de l’armée ! Eux qui
vaillamment bombardent les chefs terroristes d’Al Qaeda, même si parfois
ils font des dégâts collatéraux

« Le logiciel doit fait le Bien, pas le Mal ». Est-ce que vous voyez maintenant le problème ? « Bien » et « Mal » ne sont pas définis !

Or, le principe du logiciel libre, c’est d’être libre de toutes contraintes. De pouvoir utiliser, copier, redistribuer. Share the love !
Alors une licence mal écrite qui t’impose une contrainte d’usage, ben la FSF a dit non : non libre, pas libertarien. Et les distributions se rangent à l’avis de la FSF.

Résultat : dans la dernière Debian (7.3), et la dernière Ubuntu (la
13.10), des programmes sont amputés de leurs fonctions JSON, comme PHP."

La FSF se pose des question, elle n’est pas infaillible, mais au moins elle avertit des risques encourus. La FSF n’interdit pas l’usage de licences NON LIBRE, elle explique seulement pour éviter aux communautés de développeurs et d’utilisateurs de tomber dans des panneaux qui indiquent des directions peu claires.

Personnellement je trouve la pirouette de Crockford plutôt marrante, son code n’ayant aucun intérêt stratégique c’est un non problème (Debian contient par ailleurs des dizaines de parser JSON qui ne posent aucun problème).

Pour information, les USA viennent de s’engager en faveur de l’open source avec cette annonce de la maison blanche « Leveraging American Ingenuity through Reusable and Open Source Software ».

L’annonce reprend pour partie les idées discutées dans ce fil de discussion en insistant sur la flexibilité associée aux logiciels open source.

1 J'aime

Oui effectivement, il y a Linux et distribution Linux. J’aurais du écrire Distribution Linux et non Linux.
Justement dans un regroupement d’applications mélangeant des parties LIBRE et NON LIBRE, l’ensemble devient de fait NON LIBRE.
Extrait pris dans http://www.gnu.org/gnu/why-gnu-linux.html : « Un grand défi pour l’avenir du logiciel libre vient de la tendance des sociétés de distribution de « Linux » à ajouter des logiciels non libres à GNU/Linux, au nom de la commodité et de la puissance. Tous les développeurs de distributions commerciales majeures le font, aucune ne produit de distribution entièrement libre. La plupart des sociétés n’identifient pas clairement les produits non libres dans leurs distributions ; beaucoup développent même des logiciels non libres et les ajoutent au système. Quelques-unes annoncent de façon scandaleuse des systèmes « Linux » dont le droit d’utilisation est concédé par poste, ce qui donne à l’utilisateur autant de liberté que Microsoft Windows. ».

Une des 3 versions Alfresco est sous licence LGPLv3. La licence est LIBRE. Dans la pratique la version proposée LIBRE est diminuée et comporte beaucoup d’anomalies. Grâce aux remontées d’anomalie/corrections proposées par les utilisateurs/développeurs les versions à souscription sont plus stables.

Mozilla Firefox rencontre le même problème qu’une distribution Linux, à savoir que Firefox s’utilise rarement seul et fait office de support pour de nombreuses extensions « plugins ». En soit, Firefox tout seul, sans aucune extension peut s’utiliser librement. C’est incontestable et l’argument toujours avancé.
Le mécanisme est le suivant : on présente généralement l’ajout non libre d’une extension dans l’utilisation avec Firefox comme un aspect positif. On dit souvent que le but est d’offrir « la meilleure expérience utilisateur possible » ou quelque chose comme ça, plutôt que la liberté. Cela conduit les utilisateurs à mettre la facilité au-dessus de la liberté. Cela n’a l’air de rien mais il permet d’ouvrir aux risques que couvrent les logiciels ou les extensions privateurs de libertés dont voici quelques exemples : portes dérobées, censure, insécurité, sabotage, interférence, surveillance…
http://www.gnu.org/proprietary/proprietary.html

Pourquoi utiliser IceCat ?
Nous sommes dans une période où il reste des choses à concevoir en ingénierie logicielle. Imaginez que tout investissement d’aujourd’hui aille en faveur d’applications brevetées, « copyrightés » ou propriétaires, alors les prochaines générations ne pourront plus rien utiliser sans souscrire ou acheter des droits que les propriétaires auront décidé le prix. Si nous acheteurs public finançons uniquement les développements propriétaires, ne prenons nous pas un risque pour nos générations furures au nom de la facilité ?

Et alors ? Où voulez-vous en venir ?

On a l’impression en vous lisant qu’il faudrait du 100% libre et rien d’autre (pas d’open source)… sauf du pur propriétaire ?

Pour moi tout pas en direction du libre va dans le bon sens. Sortir du propriétaire pour aller vers l’open-source puis vers le libre c’est le chemin à suivre.

Ceci se fait petit à petit au fur et à mesure de la disponibilité d’outils, logiciels, librairies et surtout communautés pour conserver l’élan et la dynamique.

1 J'aime

Le logiciel libre garantie la liberté de l’utilisateur.
La liberté, celle de la constitution, pas un nouveau concept virtuel,
C’est cela que vous négociez chaque fois que vous mettez libre et proprio sur un pieds d’égalité, vous validez l’existence même du proprio, l’appropriation de savoir humain par des compagnie privée, et le détournement du contrat social qu’est un brevet.
C’est considérer que la liberté n’est rien qu’une colonne de plus dans l’échelle de vos variable, a égalité avec l’ergonomie ou le confort, et dont vous vous autorisez a faire varier le coefficient.
C’est exactement comme si vous considériez que la dictature absolue et la démocratie sont deux systèmes de gouvernement, parfaitement, équivalents sur tous les points, et que le fait de préférer l’un ou l’autre n’était qu’une question de point de vue.
Comme s’il n’y avait pas, dans le rôle d’un gouvernement, de valeurs universelles a préserver, ou au moins que ce soit négociable.

3 J'aime

L’histoire du logiciel a commencé dans les milieux universitaires et l’État par des réalisations LIBRE. Puis est venu aux appropriations en fermant les codes (non diffusion des sources de compilation) pour le jeu de la préservation des intérêts commerciaux grandissants. Enfin pour des raisons évidentes de sécurité avec les logiciels FERMÉ, le mouvement OPEN SOURCE a pris le pas pour compenser les zones d’ombres trop évidentes pour la souveraineté des États tout en continuant a maintenir les grands éditeurs à leurs réalisations. L’histoire est plutôt dans le sens d’un amoindrissement continu des parts du LIBRE.
« Selon les statistiques, environ 90% des ordinateurs utilisent Windows (…) Les ordinateurs Mac détiennent environ 7-8% du marché (…) » source http://drilix.com/fr/blog/breve-introduction-lhistoire-logiciel-informatique
Si nous continuons ainsi, le chemin se terminera, comme il a commencé, par une tentative de quasi extinction de pouvoir produire des logiciels émancipés de parents propriétaires.

L’arrivée de la fondation Apache a brouillé les pistes en proposant une démarche LIBRE dite « très permissive », c’est-à-dire, sans copyleft. Que cela signifie t’il ? Sans copyleft cela signifie que c’est la garantie qu’un logiciel LIBRE peut à tout moment être réapproprié par un groupe et sortir d’Apache. Donc il s’agit de proposer du LIBRE mais sans souveraineté possible de conserver cet état. Certains développeurs ont vu l’arnaque et laisse pourrir OpenOffice dans cet écosystème détenu par des éditeurs. Ils ont préféré en sortir avec LibreOffice.

Le LIBRE (donc avec copyleft bien entendu) est le seul mode de production logiciel souverain et démocratique pour un État ou un territoire. Investir dans autre chose c’est donner le signal aux éditeurs que la souveraineté nationale est encore en vente.

On est loin du 100% LIBRE puisqu’environ 97% des systèmes d’exploitation sont détenus par du propriétaire (FERME + OPEN SOURCE). Selon mon avis, c’est non négociable. Pendant que l’on se pose des questions sur les codes de programme, depuis une quinzaine d’année ce sont aussi les données qui sont en cours d’appropriation. L’OPEN DATA est justement aussi un mouvement pour proposer et conserver les données ouvertes d’intérêt général.

Avec les dizaines de milliers de talents dans un État, il est possible d’organiser et d’investir localement sur les logiciels qui - éventuellement - manqueraient pour des applications étatiques ou pour les collectivités locales.

Relisez l’histoire : le mouvement du logiciel libre s’est crée d’abord sur des raisons de techniques puis d’idéologie et non de sécurité.

1 J'aime

Il me semble avoir écrit OPEN SOURCE et non LIBRE. A moins que je n’ai pas compris ce que vous vouliez dire.

Le modèle logiciel libre est un modèle économique à part entière qui permet d’être rémunéré comme le modèle propriétaire.
On se fait connaître par ses contributions aux divers projets et les commandes que l’on a réalisé pour ses clients et on profite du web comme outil marketing de sa production (comme la recherche).
Le modèle libre est plutôt orienté « demande » : on répond à la demande d’un client qui paye le développement et du coup, « le logiciel est libre parce qu’il a été payé » (suivant la phrase de François ELIE, Président de l adullact).
Le modèle propriétaire est plutôt un modèle de l’offre : on investit un développement dans un secteur que l’on pense porteur, et on protège son investissement pour assurer sa rentabilité à moyen terme.
Dans les 2 cas nous avons un modèle économique.

2 J'aime

Il y a plusieurs (et pas un seul) modèles économiques autour du logiciel libre, il y a de la littérature sur le sujet, citons le bouquin de l’April :
https://www.april.org/livre-blanc-des-modele-economiques-du-logiciel-libre
Mais vouloir réduire le logiciel libre à un modèle économique serait sombrer dans l’économisme ambiant et rater l’essentiel : son potentiel d’émancipation.
Quand à la citation de François Élie, vous la maltraitez : « Un logiciel libre est gratuit une fois qu’il a été payé » est la citation exacte. François Élie exprime ici la nécessaire distinction entre libre et gratuit d’une part et affirme ensuite que l’argent public ne doit payer le logiciel libre qu’une fois pour toute.

1 J'aime

Je ne tiens à pas à redéfinir le travail de plusieurs décennies d’imbroglio juridique international. Force est de constater les incompréhensions et les amalgames entre OPEN SOURCE et LIBRE perdurent dans l’esprit des gens.

Pour dépasser l’opposition entre logiciels libres et logiciels propriétaires il faut déjà comprendre ce qui les oppose.

Les termes sont connus certes mais noyés dans une masse d’information qui fait perdre l’essentiel entre OPEN SOURCE / LIBRE et entre copyright / copyleft pour beaucoup d’entre nous. S’il existe bien au moins deux mots distincts c’est qu’il y a bien deux réalités différentes. L’une et l’autre ne poursuivent pas les mêmes objectifs fondamentaux.

OPEN SOURCE et FERMÉ sont propriétaires car leurs copyright définissent des limitations d’usages (droit du propriétaire) et identifient les propriétaires.

LIBRE est non propriétaire car il utilise le terme de droit « copyright » pour créer le concept de « copyleft ». Le concept de « copyleft » est défini pour créer la notion de « non appropriable » donc l’opposé d’appropriable. Concrètement un logiciel sous licence LIBRE avec copyleft permet qu’une production soit LIBRE au sens des 4 libertés fondamentales mais surtout que ces 4 libertés ne soient pas révocables.

Certaines licences dites LIBRE « permissives », c’est-à-dire, permettent en réalité qu’il soit possible de renier les 4 libertés à tout moment. Ce sont donc de fausses licences LIBRE. La conséquence ? Un insécurité du cadre de production qui peut à tout moment rendre propriétaire une production logicielle LIBRE. C’est donc un état LIBRE provisoire. C’est cet état précaire qui insécurise une communauté de développeurs / utilisateurs devant ce type de licence.

Comment dépasser cette opposition ?

Entre entreprises commerciales, l’usage des licences propriétaires (OPEN SOURCE et FERMÉ) permet de préserver l’écosystème économique pour ne pas se faire abuser par la concurrence déloyale.

Dans le domaine des services publics, au service de l’intérêt général donc de tous, l’usage de l’argent public doit servir la construction d’un patrimoine commun LIBRE d’usage. Bien entendu rien n’est gratuit et cette notion de gratuité détourne bien souvent de l’essentiel. LIBRE ne veut pas dire GRATUIT. LIBRE est toujours à prendre au sens de LIBERTÉ. Il est normal de faire payer un usage pour entretenir un fonctionnement pérenne, voire de budgéter des évolutions futures.

Dans le cas, plus délicat, de la rencontre entre le secteur privé et le secteur public, les intérêts sont parfois contradictoires et le « plus fort » gagne. Je m’explique avec deux exemples.
Une collectivité de taille importante qui rencontre une entreprise de logiciel de petite taille peut imposer son mode de production et de licence LIBRE au moment de l’écriture du support juridique contractuel, qui fixe à l’avance les règles des marchés publics.
Un service de l’État voulant utiliser une application produite par un géant du logiciel rencontre l’entreprise privée éditrice et n’a souvent pas d’autre choix que de se soumettre à son régime de copyright et de souscription.

Un puissance publique est puissante que si elle est réunie et forte. Elle peut se réunir aussi sur la culture informatique qu’elle donne à tous ses agents. Elle est plus forte si ses agents aux commandes sont vraiment formés aux enjeux de la production logicielle et des différente licences contractuelles. Les choix ainsi éclairés pourront donner les bons choix utiles à l’intérêt général, l’intérêt de tous. Le seul moyen de dépasser les oppositions c’est la connaissance des différentes possibilités de production logicielles, les cadres des licences selon les contextes d’usages et peut être justement à en redéfinir les concepts réellement en jeu, donc les termes.

La tentative de bien différencier Open Source et Logiciel Libre est louable. Mais la voie que tu prends est inadéquate :

  1. Le concept de Copyleft ne remet pas en cause la notion de « propriétaire », juste la notion de révocation par autrui ;
  2. Les propriétaires d’un logiciel libre en Copyleft sont identifiables, normalement ;
  3. Un logiciel Open Source non Copyleft n’est pas une fausse licence libre dans le sens où même en cas de changement de licence par le propriétaire, ce changement n’est pas rétro-actif, c’est à dire qu’il n’agit pas sur les versions précédemment diffusées sous licence libre.
1 J'aime

Merci pour les 3 remarques très pertinentes qui font progresser.

En effet, c’est juste. Merci de l’avoir relevé. C’est la propriété d’usage sans restriction, ni révocation qui est mise en avant par le concept de copyleft. Tous peuvent utiliser une oeuvre utile sans révocation par autrui c’est à a dire par un groupe généralement plus restreint en nombre. Donc le copyleft protège d’une éventuelle restriction qui est par nature privatrice de libertés.

Oui tout à fait. Ce que j’ai écrit a été maladroit. Merci de l’avoir relevé. Le copyleft offre à tous, sans restriction, les mêmes libertés totales. L’OPEN SOURCE ne s’offre pas à tous mais à un nombre restreint de propriétaires. Ces derniers peuvent se mettre d’accord pour changer de politique de production logicielle, dont la communauté ne peut ni contrôler ni révoquer mais seulement suivre ou fuir.

Oui pour la rétroactivité, mais l’état LIBRE est quand même incertain avec les versions ultérieures d’un logiciel. Reste une dérivation qui peut être effectuée pour devenir réellement LIBRE (cas Apache OpenOffice en ALv2 puis LibreOffice en LGPL).