Quels bilans pour les efforts de mutualisation sur le logiciel libre ?

Depuis plusieurs années, le secteur public tente de mutualiser ses investissements en terme de logiciel libre et multiplie les initiatives en ce sens :

Quels bilans peut-on tirer de ces initiatives ? Quels sont celles qui réussissent ? Comment améliorer les autres ?

1 J'aime

Bonjour,

il y a beaucoup de logiciels libres qui sont co développés ou co financés par l’état, je peux pour ma part citer LemonLDAP::NG, un produit de WebSSO et contrôle d’accès. Initié par le Ministère des Finances puis repris par la Gendarmerie Nationale, c’est un projet communautaire sur lequel je travaille via ma société Savoir-faire Linux.

La collaboration public/privé et professionnel/communautaire a toujours bien fonctionné sur ce projet.

3 J'aime

La question essentielle est celle du patrimoine.
Où est le patrimoine qui a été payé et que l’on pourrait éviter de repayer ?
Co-développement de projet ? Où est le code ?
Co-financement de projet ? Où est le code ?
Contrat de support ? Obligation de redéposer le code produit dans une forge publique ?

Ce serait quand même bizarre que l’on apprenne de l’expérience les bonnes pratiques pour payer plusieurs fois la même chose en libre non ?

Un jour - c’était au SMSI à Tunis - j’étais devant le stand d’un pays dont je tairai le nom par charité. On me dit « Nous faisons tout en libre »… Je savais qu’il n’y avait pas de forge publique. J’ai répondu « Et ça change quoi pour les autres ? »

Bonjour à tous,
Je suis à la DSI Groupe de la SNCF en charge de la « Stratégie du LL » depuis 2 ans. @eraviart, ce sujet de mutualisation intéresse également la SNCF, tout comme de nombreuses autres entreprises…
Pour ma part, j’ai déjà du mal à identifier :

  1. les structures de mutualisation : Adullact, … et ?
  2. les projets qui ont été co-financés :
    ==> Existe-t’il un inventaire qq part ?

Concernant LemonLDAP::NG, et plus globalement le sujet de la Gestion d’Identité et de l’IAM (Identity Access Management), j’ai ouvert un Sujet dédié

3 J'aime

Au delà des co-machins, possible mais toujours un peu usine à gaz, pour prendre l’exemple de ma société (éditeur et prestataire de service) le codéveloppement se fait simplement parce que nos différents clients achètent des évolutions et tous nos logiciels étant libres tous les autres clients en bénéficient sans le savoir voyant simplement le logiciel s’améliorer. Alors c’est difficile pour du gros développement from scratch ou pas du tout incrémentaux où personne ne veut investir la mise initiale, mais pour des évolutions incrémentales ça se fait sans problème. Pour prendre l’exemple de LemonLDAP::NG sur lequel ma société a travaillé sur le support SAML 2.0 avec Linagora et Clément, la gendarmerie a payé sur ses deniers l’ajout du protocole SAML 2.0 mais cela bénéficie à terme à toute la communauté du libre et pas seulement les administrations. Je ne vois pas d’autre modèle pour du co-développement dans le libre, les administrations doivent être des actrices normales des logiciels libres au même titre que des bénévoles ou des sociétés privés, il ne peut pas y avoir un statut particulier pour des organismes de mutualisation dans le libre ou alors vraiment il faut que ce soit vraiment ouvert (exemple la linux foundation qui mutualise des fonds de sociétés informatiques potentiellement concurrentes pour OpenSSL, le kernel, etc…). En plus les libristes étant légèrement anar sur les bords ça passera toujours mal.

Les forums comme celui-ci sont très biens pour exprimer et agréger les besoins mais après il faut se rapprocher des communautés existantes car dans beaucoup de domaines les besoins de l’administration n’ont rien de très particuliers à mon avis.

1 J'aime

Bonjour,

Je représente la société atReal qui est une SSLL créée en janvier 2003, spécialisée dans le développement et le service autour de logiciels libres pour les collectivités. atReal est très impliqué dans le projet OpenMairie initialisé en 2004 par la Ville d’Arles, dont l’objectif est la création d’un patrimoine de logiciels libres métiers à destination des collectivités.

Nous avons tenté, depuis 2005, plusieurs approches visant à aider les collectivités à mutualiser leurs ressources, humaines ou financières, dans l’objectif de créer et faire évoluer ce patrimoine de logiciels. L’approche est simple : le développement qui a été financé est disponible pour tout le monde. Chacun est libre d’apporter sa contribution. Nous faisons en sorte que le travail soit mutualisé chaque fois que c’est possible (quasiment tout le temps) et chaque contribution profite au logiciel et si possible à l’environnement de développement OpenMairie afin d’augmenter le patrimoine collectif.

Nous avons, à de multiples reprises, tenté de mettre en place le co-financement de développements. Cela a rarement marché, souvent pour des question de calendrier différent selon les acteurs. En général on a plutôt un acteur qui apporte seul une évolution puis bénéficie des apports des autres. Cet apport peut être la première version d’un logiciel ou une évolution d’un logiciel existant. L’éthique du prestataire est nécessaire pour être certain qu’il fasse le nécessaire pour que la contribution soit acceptée par le projet, ce qui est nécessaire pour bénéficier ensuite des évolutions ultérieures.

Nous travaillons en effet sur un modèle de logiciel libre communautaire. Dans le cas de l’une des solutions que nous développons nous avons investi le développement et l’avons refinancé par des commandes. Ce modèle fonctionne aussi même si dans ce cas l’entreprise porte le risque.

OpenMaire est un groupe ouvert dans lequel participent des acteurs publics et privés partageant un objectif commun. Cette mixité permet aussi une meilleure diffusion des logiciels. En effet les initiateurs sont généralement les acteurs publics, mais ce sont les entreprises qui permettent à de nouveaux acteurs publics d’adopter la solution tout en bénéficiant de prestations professionnelles (formation, veille réglementaire avec engagement etc.). L’écho-système s’agrandit alors et le logiciel gagne en maturité. Les logiciels sont utilisés par des collectivités de toutes tailles (d’une centaine à un million d’habitants) ainsi que par des syndicats, EPCI et autres instances intercommunales.

OpenMairie a défini des règles de gouvernance pour assurer la neutralité des acteurs. Ce point est nécessaire pour en garantir la pérennité. Cela va aussi dans le sens de la remarque de @felie .

Enfin je partage le sentiment de @coudot sur le bon fonctionnement de la collaboration public/privé et professionnel/communautaire.